dimanche 4 avril 2010

LA THRAVE DE NOCTURNE




La petite fille au couteau
NokturA





3 septembre 2008
L'AUTEL OO





L'Autel OO, c'est pas tellement Original cOmme titre de blOgue, mais bOn, c'est tOut ce que j'ai pu trOuver pour ce sOir...NOcturne, ça c'est un beau nOm...pOur une petite fille. Elle n'est pas ma créatiOn, c'est celle de NOktura, ou M. Carl CarOn si vous préférez. Carl, un artiste qui m'a beaucOup inspirée à un certain mOment dOnné de ma vie de " commune-O-taur(e) ". Il fût l'un de mes Derniers Cygnes.
 
***


NOcturne tOurne le dOs à la fenêtre. Elle tient un cOuteau dans sa petite main blanche. Elle épluche des rêves sur demande. Des rêves de rive gauche. Des rêves dérivés d'anciennes débauches. C'est un fantÔme, c'est une puissance. Ou une nuisance. NOus ne savOns pas par quel chemin elle passe pour étancher cette sOif irréelle d'images, mais nous savOns qu'elle ramasse des miettes, des milliers de miettes muettes, qui remplissent sOn assiette, qui nOurrissent ses disettes...



***


Ici, à l'Autel OO, il y aura des excavatiOns de petits miracles. M. ThOmas WhartOn, dont je viens tout juste de terminer l'excellent L O G O G R Y P H E (éditiOns AltO) sera la tOute première. Rebâtir un autel n'est pas tOujOurs de tOut repOs, ce n'est pas un petit mOtel cheap de banlieue plate que je veux élever ici, mais bien un Autel...de mOts nouvO d'O, un genre d'altar de maux de dOs, de mOts démOs...de mOts de trOp...Les Livres, cOmme des HOsties, comme des spectacles, cOmme des amis Ou des Tabernacles, Ou encOre, certains sOirs, cOmme des saints CibOires. Thank yOu, dear Mister WhartOn, LOgOgryphe, un vrai livre sterling, un vrai grand livre de magie, un vrai nouvO livre de messe...blanche, un livre/vivre, une vraie v/îl/le...


***


VOilà, c'est fait maintenant, l'Autel OO est dans son nOuvel Orbite, nOus le lirOns...ici et maintenant !
 


Le blanc sonne comme un silence, 
un rien avant tout commencement

Vassili Kandinsky



Assurément, l'opinion sur un livre devrait émerger lentement de l'impression que la totalité de ce livre a laissée, et peut-être longtemps après la lecture. (p.23)


Robertson Davies 
Lire et Écrire
Éditions Leméac
traduction: Dominique Issenhuth





On dit que l’aigle qui s’accouple avec le lion au sang noir qui habite l’intérieur du pays, donne naissance au Logogryphe, fabuleuse créature aux ailes de rubans de papier déchiré tachetées d’encre. LOGOGRYPHE, le livre que j'avais toujours rêvé de lire…



***





Un matin, elle met le feu à toutes ses toiles. Elle les incendie sur le sable, près de la grotte où elle s’était abritée tout l’hiver. (p.47)





On ne croit jamais vraiment à ce qu’on raconte sur soi-même. (p.50)






Parce que le livre n’est jamais tout à fait comme on s’y attendait…


Mais aussi à cause du JARDIN DE PAPIER.Toujours.



L.L.
4 juin 2008





Avec les mots, compliments de l'Auteur,
et la (parenthèse), entourant le Lecteur.
feuilles------volantes…. mystérieuses correspondances….
parfum de livres dans les montagnes
fils nus de la reliure
(sur) la première feuille de papier
une piste de mots à mon intention
Logogryphe,
créature insaisissable qui vit dans les livres
(dans) l’Empire du Milieu le Fils du Ciel,
le dragon délicat, un autre que soi…


LOGOGRYPHE


un roman que l’on peut ne pas lire…
une v/îl/le
une arche
un rouleau de lycramare
sous l’oreiller
des ombres endormies
deux histoires incomplètes,
une chute marquante,
un moment de perplexité passagère,
du gribouillage dans la marge...
de pâles peccadilles
les rideaux de la litière
le grand miroir étincelant
les hautes murailles blanches de la cité neuve
le Monastère de la Résurrection
le Cyprès foudroyé
la chouette humaine
l’eau fraîche au milieu du désert...
la traversée des Calmes équatoriaux
des îles périlleuses
(les) larmes de lune
(de) l’épouse idéale,
le début de leur bonheur conjugal...
de la maison des Anglais
à l’hôtel Athabasca,
un monde en soi,
quelque chose de neuf
la quête de cette famille perdue au coeur de son art,
la lecture consolatrice d’un ouvrage philosophique,
le roman de mille pages imprimées à l’encre de léopard,
reliées de pierres précieuses arrachées au lit de rivières empoisonnées…
le brouhaha tout proche
l'albedo du papier ---333
(le) rouleau desséché
le Coutumier et l’Herméneutique
le Chaotique ou l’Abyssal
la Langue de feu
le Rien de balafre
l’Adepte
le Drogué
le Clone
le Physicien,
Deux de singularité
tout rétablir
(par) la carte blanche
tout rétablir
(par) la Thrave
(pour) la forme pure du jeu
(pour) l’histoire qui contient
toutes les histoires...
(pour) vous et moi,
complètement par hasard


sur une saillie de roche sculptée érodée,
un nid de logogryphe (et)
son air de désolation abandonné...
...depuis longtemps
tout le long de la Voie du milieu,
au cœur (même) de la Bibliothèque,
le célèbre Dôme céleste de nos lectures
chambres à coucher
grottes caverneuses cellules de moine niches, alcôves
(et couvertures)
le hululement des pleureuses
le chuchotement des " veilleux "
les livres volés
les livres/(vivres)
(les livres logo,
les livres griffés)
Logogryphe,
une volée de grues blanches en route vers l’arrière-pays,
le dos à la mer...


la voix même du jaillissement de la vie
la voix chuchotée d’une vieille dame
décrivant les nombreux visages de la pluie…


...ne reste plus que des miettes...muettes







Aujourd’hui, dans tout ce que je lis, que ce soit mes souvenirs ou le monde, cette bibliothèque disséminée, c’est toi que je cherche. (p.191)


Pour des raisons évidentes, les ruines des autres romans brillent par leur rareté. Dès que les pages cessent d’être consultées, l’action corrosive du temps et des éléments use la ponctuation puis, avec les années, les métaphores. Le bas du livre négligé par son lectorat se retrouve submergé dans une eau saumâtre. Pour finir, l’échafaudage tout entier sombre dans l’oubli. Dans la plupart des cas, il ne reste que les lignes droites révélatrices des marges, dressées à intervalles réguliers. (p. 122)




Vulcano

Hurle volcan
Un jour tu exploseras
Demain ou dans dix ans
Cratère fumerollien

Avec ton feu au cœur de la Terre
Oublie ton destin.

Virginie Thaon


Le ROUGE, couleur qui mange le Soleil;
Le ROUGE, qui dérange nos sommeils...



Suggestion de lecture:

Sylvain Trudel, car il réinvente le langage. Il gronde en Sylvain Trudel une série de personnages-vérité qui vibrent de toute la gamme possible des émotions.

Mélanie Vincelette
Dimanche, le 7 septembre 2008
La Presse

Amanite tue-mouches: Les druides et les sorciers l'utilisaient aussi à des fins chamaniques comme le peyotl au Mexique. Suivant une préparation particulière, elle était censée faire entrer le pratiquant dans d'autres réalités de conscience et interférer avec le monde des esprits, du fait de son caractère hallucinogène. (Wikipedia)

Terre du Roi Christian


Sylvain Trudel Acheté à la Librairie St-Jean-Baptiste de Québec,
là où on y joue autant aux échecs qu'aux mots...

Puisqu'un soir un Mortifer...
acheté le 22 février 2008



Pour toi Simon.,
pour lui Sylvain,
pour tous les Luc:

" C’était déjà demain en Australie "


Luc Dionne, le dernier bébé de 1957;
Luc (e), avec son e muet charcuté;
Luc avec ses deux petites luettes rosées,
Luc qui n’a jamais accepté la mort
parce que l’idée manque de grandeur…

L’odeur exquise du cambouis
quand on est amoureux…
Le Château Frontenac ---->
LÀ où je l’ai connu…



Catherine avait les mains vides;
Xavier aurait voulu un béluga...
Ils firent provision de papier hors de prix
pour écrire leurs mots d’amour,
pour nourrir le cours des jours…

À cause des racines qui s’accrochent à la planète,
à cause de celles de cette magnifique fleur jaune,
Luc tua une chèvre; mais trouva une bille...
sur une berge...

Du sang de tête dans une sécheuse...
Des méduses qui n’ont pas de père...
Le Cycle pouvait commencer,
le Cirque pouvait s’achever…

Richelieu/Marieville,
Éloïse et Janvier...
Dernier baiser d’Hector à Betty,
l’eau dans sa bouche de néant...
Et du sang, comme de la bouillie,
dans celle de l'Enfant...



Dessins avec soleils sans rayon;
deux jupes pour la mère du Garçon...
La cigale, de l'espoir, sa parfaite incarnation;
La cigale, épinglée sur un bout de bois,
des années sous terre avant sa pleine gloire
Le sang de l’étalon qui coule en Elle:

" Il va me pousser du beau maïs "...


Avec une pincée de cigale pulvérisée,
un petit prophète éphémère
annonçant le beau temps...
pour le Milieu du monde,
lieu unique que tout enfant devrait connaître
avant de commencer à vieillir…

Et le courage, le vrai, celui du renoncement
aux choses séduisantes...



Entre les hautes herbes et les quenouilles,
au tournant d’un méandre, Delphine,
qui en luquois veut dire amie,
qui depuis 30 ans le même arbre photographie,
qui dit à Luc: " Chaque année, cinq jours néfastes "
Un pétale de marguerite,
une feuille de bouton d’or,
une racine de chardon,
un bout d’algue anthracite,
un épi de quenouille,
un bulbe de lys jaune,
des rondelles de cactus;
Mais comment Bernadette avait fait
pour voir la Sainte-Vierge ?
Dans le ventre du divan, le Mal,
chapeau rouge d’une amanite louche;
Dans le ventre de l'Enfant survivant,
le goût de la mort dans sa bouche ...

Le futur simple d'Antoine, aîné,
le présent d'une Jasmine, puînée;
cinq ans après leur passé composé:
le conditionnel d’Yvan,
leur dernier petit bébé;
c’est alors qu’ils se sont quittés…

On se lève un jour avec l’intention de mortifier

pour prouver que le corps n’est rien d’important
et que l’esprit peut s’élever au-dessus de la douleur humaine…

Les volcans, le feu, c’est la vie;
les glaces, le froid, la mort;
mais l’Islande, c’est les deux,

l’Islande, celle de Blanche 
Dans le volcan Helgafell
une sculpture d’incendie...


Dans le livre de Porkupine Willie
les Chasseurs de Grande Ourse
Tout le chapitre cinq à nos trousses,
celui qui délivre le livre en lui-même.
Ouvrir ses fenêtres
pour écouter des cailloux…muets;
Avaler d’ennui le cœur d’une amanite
qui tue des mouches,
qui surprotège les souches...
Le croissant fertile,
la hauteur du pont,
un saut par amour...



Sur les cimes de la montagne fumante
avoir retrouvé le visage de ses sept ans;
Dans le cercueil creux de grand-mère Blanche,
il n'y a personne qui repose sur ses planches…

Toutes les voix ne doivent pas être écoutées,
celles qui crient plus fort ne sont pas nécessairement
les plus sages


Le Mont Saint-Grégoire,
vieille cheminée de volcan éteint,
dans toute sa splendeur d’autel sacré ...

Sous les coups du Soleil,
une souris écorchée par l’eau;
À l’ombre des dunes,
un âne sans sabots…

La petite chaise de Basile,
et lui, suspendu au-dessus...
Basile, qui prisait les cendres de sa mère;
Basile, qu’une mante religieuse avait vu…

BASILE BESSETTE (1918-19..)
Comme un papillon épinglé,
avec ses pupilles heureuses mais son iris triste,
Christian, le garçon énigmatique
Sous la lettre M,
dans l’atlas géographique,
pas de Milieu du monde
pour le monde imagique
Mais tout autour de la table agonique,
du sang de rosbif et le jus des légumes,
et les petites cordes
qui servent pour la cuisson des piments farcis…

La grosse jument rousse étendue sur le flanc de la terre,
les avant-bras de Luc dans ses entrailles brûlantes...
La Jument de la Nuit par laquelle elle devint mère,
la Jument qui mit au monde un Centaure éphémère…

Il faut avoir l’âme des géants de l’île de Pâques
pour ne point craindre les saisons qui passent…

Cet outil que peu de gens possèdent:
la faculté d'être l’autre
jusque dans la pièce la plus secrète
de la maison de son âme....
dans le deuxième compartiment
Et même, comme Christian l’a dit un jour,
" être l’autre...jusque dans sa penderie "...
Blanche avait découvert un lieu
où le début et la fin du monde s’entrelacent:
LE REBORD DU MONDE

---Être un ami ?
---Seulement si c’est pour toujours.
---Et la beauté ?
---Une affaire de décoration intérieure

Chambly, et ses belles collines bleues des Montérégiennes,
en équilibre avec l’horizon…
en équilibre avec le Poison…

Popol Vuh,
l'exode d'un enfant maya dans les terres sans milieu
le Livre Sacré qui doit comporter ceux des Prophètes...
L’Oncle Rosaire qui fait des meubles pour ses enfants,
et des enfants pour meubler sa vie...

L’ostie de roue de Marcel,
l’ostie d’amour qu’il a pour Elle…

Les rosaires morbides de la mante religieuse,
la déchirure dans le dos du divan,
la cachette des premiers sentiments...
L’espérance de vie :
le piège pour se payer des cercueils en chêne massif…


Comme Remus et Romulus,
comme deux Delphine aux langages magiques,
comme deux Christian aux puissances monarchiques,
comme deux Xavier aux amirautés mythologiques,
comme deux lui-même dans l'enfance chamanique...

Le Voyage au centre de la terre,
l’entrée du tunnel qui mène au centre du monde,
qui ramène à la grotte, au-delà du volcan Sneffels,
la frénésie amoureuse avec la mort dans son appel…

Cette nuit-là, une grande cathédrale de mer
était allée se perdre dans les poudreries amères…

Dans le livre de Catherine,
de l’os mou de Saint-Esprit,
et dans celui de Xavier,
le crachat né de celui-ci…
Dans le feu du poêle à bois,
le Livre Sacré que le père brûla
Une tête d’enfant comme un moins grand ciel,
avec une seule étoile verte,
comme une pomme coupée en deux....
Comme les rainettes du marais de Delphine,
dans l’estuaire, une sirène chantait…

Comme dans une petite musique de nuit,
le saxophone sexy de Fausto Papetti…

Il fallait au plus vite emporter la petite Alice…
car " L’immensité, madame, a de ces bras lascifs ! "


IL NE FAUT PAS QUE TU FASSES LE POINT DANS TA VIE.
IL FAUT QUE TU FASSES LA VIRGULE.



Cette phrase de Christian gravée comme une épitaphe.
Ce furent les mots les plus importants de sa courte vie.
Sous la lueur des météores, une nuit claire et fraîche ;
dans le marais dehors,
des étoiles filaient…

La nuit, comme un encrier,
l’arbre, comme une plume,
Luc, comme la goutte noire
Des buffles, des acacias et le Kilimandjaro,
dans les grands champs jaunes de la Savane...
Et le Groenland,
Terre de monarque;
Le Groenland,TERRA INCOGNITA,
le Groenland,


Terre du Roi Christian;
Et Luc, avec lui dedans,
qui le sauva de sa chute.
Sans le Livre Sacré,
sans ses mots brûlés
une roche de trop
sur cette terre de Caïn...
Un morceau de la mémoire de Delphine...
Un chêne qui avait grandi sur l'île...

Un morceau né sur sa terre sanguine...
Une photographie par jour,
prise durant 29 années,
peut donner un très grand film,
un film qui dure 7 minutes,
un film qu'endure l'Éternité...
Dans la tête du Roi Christian,
les insatiables mantes religieuses,
et leur requête de souveraines...
Du côté du Rang de la Savane,
le feu qui les brûla vives...

La lueur au bout de son tunnel...
Du côté du GROENLAND,
un couteau avec sa lame...
Sur le cou d'un porcelet,
sa gorge tranchée
sur l’autel des sacrifices

La Terre, tête d’un dieu décapité,
tête qui roule dans un espace confiné,
tête tranchée au cours de saturnales macabres…

Lustukru qui apparaît
sous la fenêtre du Fils qui a peur;
du Fils qui halète,
de l'Enfant qui du père s’inquiète;

De ce père qui lui crie à l’aide,
qui le prend dans ses bras, 
pour enfin lui parler père…

Il y eut soudainement comme des rayons autour du Soleil …

À cause d’une bague qu’aurait trouvée par hasard un écureuil empaillé, 
LE DERNIER HOMME AVAIT ÉTÉ TUÉ PAR L'AVANT-DERNIER...
C'est à Manche d'Épée que tout avait commencé.



*A noter que les mots, pour la très grande majorité, sont ceux de M. Sylvain Trudel. Les autres, par petites insertions, ont été ajoutés par moi, L.L.




" Même le Soleil a ses taches "...







 
Aimon a dit:

Magistral survol, qui montre bien l'intensité à laquelle vous avez encaissé ce livre.

Salutations.
  The Swamp’s song a dit:


Merci monsieur G.

Et la musique de FAUSTo, elle ? ;-)
L.
 

 
Jeudi, 11 septembre 2008
Bittersweet




I believe I can see the future

Cause I repeat the same routine
I think I used to have a purpose
But then again...







 
 
" Les prêtres et les fous érigent des systèmes avec des rêves "

Thomas Wharton
Le Jardin de Papier 
(The Salamander)
Traduit de l’anglais (Canada) par Sophie Voillot
Editeur : Panama
Publication :18/9/2008


Résumé du livre


Chaque livre a sa propre histoire. Pour embrasser toutes celles qui fleurissent dans ce 'Jardin de papier', il faut en raconter plusieurs autres: d'abord celle d'une jeune fille rencontrée dans les ruines d'une librairie de Québec en 1759, puis celle de l'imprimeur anglais Nicolas Flood, sommé de créer un livre infini pour satisfaire la lubie du comte d'Ostrov, excentrique passionné d'énigmes et de mécaniques fantasques. Absorbé tout entier dans la poursuite de cette chimère, Flood entreprend un périple fabuleux qui le mènera autour du globe en compagnie de personnages tout droit sortis d'un cirque ou des Mille et Une Nuits: Djinn, un être auréolé de mystère, Ludwig, l'automate, Amphitrite, corsaire à la peau d'ébène, et la jeune Pica, capable de respirer sous l'eau.


'Un jardin de papier' est une ode aux livres, au plaisir pur de la lecture et de l'évasion qu'elle procure. Le roman de Thomas Wharton s'empare des aspects les plus tangibles de la réalité pour les magnifier, les exagérer, les forcer dans leurs retranchements jusqu'à repousser les barrières des possibles. L'infini n'a jamais été aussi palpable, les livres les plus improbables deviennent réalité, des châteaux imaginaires et multiformes émergent de terre, des automates aux rouages perfectionnés exécutent des prodiges... Le temps lui-même devient malléable, se pliant à une loi plus puissante encore: celle de la littérature, qui fixe l'instant sur la page, le dilate et le contracte à l'envi. Mais ce n'est pas tant la littérature que le livre dans toute sa matérialité qui occupe le centre des préoccupations de l'imprimeur Nicolas Flood. Un livre en particulier: Alam, le livre infini, dont la réalisation l'entraînera dans une kyrielle d'aventures peuplées de personnages baroques ou mystérieux, pirates ou comtesses, prêtres sournois ou veuves éplorées... Tous ont derrière eux une histoire, un bagage narratif à faire valoir, qu'ils déversent dans la trame principale comme autant d'affluents romanesques. Conte fantastique aux multiples facettes, l'ouvrage se dote en filigrane d'une réflexion sur la valeur du rêve et le pouvoir de l'imagination, sans jamais alourdir ou entraver le déroulement des péripéties. Variante pour adultes de 'L'Histoire sans fin' de Michael Ende, 'Un jardin de papier' procure la même jubilation, le même plaisir, le même émerveillement mêlé de tendresse pour ces histoires qui résonnent comme de véritables invitations au rêve.

Jeanne Lazzarelli
Evene.fr


11 septembre 2008


Parti pris pour Thomas Wharton ? On dirait bien que oui, et de plus en plus. Très contente d'apprendre ce matin via Evene.fr que son Jardin de Papier va encore voyager un peu plus loin... en français. M. Antoine Tanguay, éditeur de la traduction " canadienne " du Jardin de Papier me répond à propos de mes dernières " impressions " sur le Logogryphe de Mr Wharton:


"...Content d'apprendre que ce livre atypique fasse voyager. C'était le but en le publiant. Peu de gens embarquent dans ces projets un peu extra-terrestres mais je sais qu'il y a, quelque part, des rêveurs pour apprécier..."


J'avoue, bien humblement, que je ne lis pas les livres pour qu'ils soient réécrits, mais de la façon dont ils sont parfois écrits, m'incite à le faire...souvent... Je m'essaie et je le fais. Sans prétention, j'espère. Ça me donne l'impression d'avoir été du bon côté, ou du moins bon, de l'auteur pendant qu'il établissait ses quartiers lunaires...dans son Livre Sacré...Des créateurs d'univers " personnels ", comme les Wharton, Beaulieu, Brisebois, Chabot et Trudel auront toujours une place de choix dans le haut de mes " rayons de miel", non pas à cause de leurs mots " susucrés ", mais de ceux qui fondent sous le PH 1 du potentiel hydrogéné...


(À propos de fonte, ça me rappelle précisément quelque chose: ma bouilloire en émail bleu et blanc qui était en train de fondre sur le rond du poêle un certain 11 septembre 2001, c'était pendant que les voisins sortaient dehors pour se " parler ", parce qu'il y avait eu " quelques morts " aux USA...C'était une si belle journée). Et qui sait, ce sera peut-être la fin du monde aujourd'hui, d'après le fils premier, qui étudie la Physique, il n'y aurait pas lieu de s'inquiéter, mais QUI SAIT ? QUI ? 



" C'est une belle grand-mère que tu as, dit Delphine.

--- Oui, mais ça ne lui sert plus à rien depuis qu'elle est veuve.

--- Luc ! fit Delphine, choquée. Si tu veux être un bon chaman, il faudra que tu apprennes à ne pas dire d'idioties.

--- Comment on fait pour savoir si ce qu'on dit est de l'idiotie ou pas ?--- Avant de dire quelque chose, tu te mords très fort la langue. Si la douleur l'emporte sur ton envie de parler, c'est que tu t'apprêtais à dire une idiotie.

--- Et comment on fait pour comprendre ce qu'on lit ?

--- On relit, ou on fait lire à quelqu'un en qui on a confiance..."


Sylvain Trudel
Terre du Roi Christian
p. 92


I'm writing on a little piece of paper
I'm hoping someday you might find
Well I'll hide it behind something
They won't look behind
I'm still inside here....


 
 
Jeudi 11 septembre 2008 
Alice dans le vide vibrant 

 


L'habituel défaut de l'homme est de ne pas prévoir l'orage par beau temps.
Nicolas Machiavel




LE GRAND COLLISIONNEUR









La poésie LHC, survol des voies lactées; trous noirs à détecter; temps que l'on pourrait peut-être bien retrouver en dessous de celui qui nous aurait changés...Le vide d'Alice, celui qui vibre dans le feu qui l'éclaire; l'espace qui se terre dans sa petite bouche qui se tait. D'immenses nations de clair-obscur. De l'obstruction sur nos charmants murmures. De gros cailloux dans la Chaussure. La Flagrante Démesure du Grand Collisionneur. Son armature tout autour de la Grande Noirceur...Écrire n'aura pas été toujours une douleur, et encore moins une douceur. Mais si nous nous étions seulement trompés ? Qui sait ?

 
 
Vendredi, 12 septembre 2008 
Le Ravi Sang de la Tempête



À cause de PAD (Paul-André Desbiens): 
http://syncdump.blogspot.com/ ----->
Patrick Straram, dit le Bison Ravi
(via Lucien Francoeur)---->
http://www.lucienfrancoeur.com/potestextes.html---->
Guy Darol---->> http://www.guydarol.fr/ ----> 
(Frank Zappa)----->
retour à Bison Ravi-----> 
http://cdbaby.com/cd/fullfathomfive ----->
Bogus Bison ----> 
http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=122954336------>
Full Fathom Five/Méav -----> 
http://www.youtube.com/watch?v=Nqm-IVD1Wc0 ----> 
Shakespeare "Full Fathom Five..."(From "The Tempest")----->
et le reste...et le reste...+ Boris Vian...
Tous ces noms dans toutes ces phrases,
toutes ces ondes dans le liquide des miroirs,
tous ces mondes dans le blanc des moutons noirs,
à faire presque peur à William ...
et plaisir à l'elquidam...


Full fathom five thy father lies;
Of his bones are coral made;
Those are pearls that were his eyes;
Nothing of him that does fade,
But doth suffer a sea-change
Into something rich and strange.
Sea-nymphs hourly ring his knell:
Ding-dong,
Hark! Now I hear them – Ding-dong, bell.
tous ces clics et
toutes ces claques,
click/cloaques and clock....
---------------------
---------------------
réveils des sonnets
recueil des tombes
---------------------
---------------------
java des bombes
polka des (m) ondes
--------------------
--------------------
tous ces mots
de mondes morts-nés
qui surprendront l'au-delà
de nos corps animés
--------------------
--------------------
crique crack & TOC
kid cokés full of F...
Issue qui retrouve enfin
le Rêve pourfendu de couffins
--------------------
--------------------

à PAD d'elquidam
(qui vivra un jour elle aussi en dessous du macadam)
Fathom the Incommensurable


 
 
Samedi, 13 septembre 2008
A world 


 





9.12.2008
head down
(pseudo-poème)




il vit dans un monde en 8mm en noir et blanc
une maison éloignée qui écrase la lueur de jours meilleurs
où les arbres poussent maladroitement
branches dans les corps des vivants
racines dans ceux des morts

un cauchemar sorti de l'imaginaire de Rick White
frère de sang à la chevelure de dryade cassée en deux
ce n'est plus l'heure de boire de briser le cœur de ses amies
en ligne

mais celle de ne plus bouger d'attendre la nuit à quatre
comprimés Gravol
trois de chlorhydrate de pseudoéphédrine
et puis quoi encore
plus moyen de lire ni même de regarder un film de vampires
elle trouve que ça sent mauvais par ici
tu ne devrais pas rester là dit une autre
que fais-tu que fais-tu demande une autre
j'aime bien tes petits vers du quotidien ils sont glauques
en même temps tous légers
ajoute une autre


coupe-toi les doigts d'une main
qu'on puisse rire en les voyant sur ta webcam
oh comme c'est rouge tout d'un coup
encore
encore
la main
le bras
et il sourit car tout le monde s'amuse
puis sa tête tombe


Patrick Brisebois
White noises/White words



La photo ci-dessus est dans ma banque d'images depuis plusieurs mois; cette main-là, celle avec un papillon posé dessus, je n'avais même pas remarqué le papillon avant ce matin. sick puppies by converse chick..., ce sont ces mots-là qui étaient écrits en-dessous de la photo. Rechercher sick puppies -----> groupe indie australien, comme beaucoup d'autres dans le genre, mais pas tout à fait, quand même...J'ai fini par en retracer l'origine: elle provient d'une vidéo, WELCOME TO MY WORLD, des Sick Puppies. Je savais bien que je trouverais un jour les mots qui conviendraient pour les déposer en-dessous d'elle, mais ce ne sont pas les miens, heureusement, ce sont ceux venus d'un autre monde, ceux de White Word... from his world... Curieusement, l'auteur parle de " tête tombée ", et comme j'aime beaucoup les textes qui parlent de têtes tombées, je me suis donc permis d'installer son pseudo-poème à l'Autel OO, avant qu'il ne disparaisse ailleurs...dans les limbes suintantes d'une certaine fille dénommée Sue......Ce sont des textes comme ceux-là qui me font penser que les " mielleurs " moments de la Journée sont souvent ceux qui se lèvent après les plus beaux et les plus longs cauchemars...







" Une révolution vaut bien une danse "



V
 




Dimanche, 14 septembre 2008
Le Fantome sans son petit chapeau 


 
Carioca
;-)
 





Variation autour d’une FRÉNÉSIE DE SUE




Un goût de porto sur ses lèvres,
le Rive Gauche collé à sa peau,
Sue était frénétique ce soir-là…

Être enfermée dans la neige nue qui obstruait ta porte,
L’air que je peux avoir quand la peur s’empare de moi,
Quand tout mon être s’éclate comme il y a quelques instants,
Quand je ne peux plus avancer que parmi tes simples pas …
Qu’est-ce qui nous a figés ainsi dans le train de nos miroirs ?

Tu vois, je viens moi-même de perdre pied encore une fois. Comme si je vacillais sur une poutre suspendue dans le vide, je vacille dans le silence des pages que je suis en train d’écrire, dans le noir qui s’inscrit lentement dans le blanc vide de l’écran…Tout ce blanc qui s’efface lentement des contours réels de ta petite maison englobée dans l’horrible décor du prochain désastre, celui qui va, s’engouffrant dans le reste de nos histoires…

Qu’est-ce qui t’a enfermé comme ça, à l’intérieur des murs de ce Néant ? Qu’est-ce qui t’as pris de la délaisser comme ça dans ses limbes compactés ? Elle, l'affable, la ministre déléguée des mots déversés dans le blanc-mange de ses amants sinistres et névrosés, de ses mots fantômes des miens, de ses mots crus de ton cru…Sue, qui réapparaît toujours ainsi, dans le même décor vide, celui des Sansregret, ancêtres qui lui ont un jour appris à se débattre parmi tous ces chiens d’humains…Elle qui t’a pris par surprise dans ses longs bras lasso pour ne plus jamais te quitter…Te voilà à nouveau détenu en Elle, comme nle goût d'un fruit pourri dans une gelée artificielle.

Revenue cette entêtée, cette inviolable poupée, gonflée de ton ego centré par l’Elle-même. Elle qui se fruste dès le moindre de tes trop longs silences, bruits de ton âme qui la tue; Elle qui prend toute la place à l'intérieur de la chambre noire des tortures sanglantes; Elle qui t’écrira avec une plume d’aigle à deux têtes des mots injurieux remplis de bavure, des mots non censurés, des mots à l’état brut, parce que cette fois-ci ils se feront encore plus tranchants; des mots softcore pour te séduire, comme si Elle le pouvait encore, Elle qui ne s’en cache plus. Des mots pour détruire, des mots pour séduire; des mots pour déduire le Sacré qui flotte en-dessous d'un Diable encré sous sa peau; des mots pour la grandir, des mots pour la réduire, des mots pour la conduire vers le Mal qui règne ici, dans le bleu d'un ciel insoumis...

Sue Sansregret, fille sans progéniture, qui obstrue les portes enneigées de tes pensées, Celle par qui tout le venin des mots s’accentue au-delà de tes phrases démantibulées; Poison frais qui t’englue le cerveau pour venir le paralyser de toute maladie mortelle. Sue, marquise du silence neigeux, qui aimerait bien ce soir te voir dans ta petite cuisine, Sue, marquée du bleu de son ennui, avec ses goussets vides ou remplis de budgets sans coupures, Sue qui t’écrira une histoire à dormir debout sur le coin de son vieux comptoir; Sue, l'étourdie, qui écoute le ska-punk d’un jeune groupe de sa triste banlieue...



***




Elle sentit soudainement comme une sensation de brûlure dans sa bouche, puis un mal de tête, tellement fort que s’y ajouta la Nausée. Elle se coucha, dormit quelques heures puis se leva pour aller vomir tout ce qu’elle avait sur le cœur; puis elle se doucha…Immédiatement des convulsions apparurent, elles la firent suer de partout…Elle qui dédaigne suer, elle se baigna, se saigna, puis se signa, afin que son règne arrive. I saw her standing there…




Melissa Auf der Maur détone dans le salon; il n’y a plus aucune distance entre Sue et cette jeune chanteuse qui crache tout haut ce qu’elle pense tout bas. Leurs cœurs se rejoignent et déblatèrent sur tout ce qui n’est pas vrai dans ce monde de faux semblant, ce monde fait de platitudes grotesques et de rectitudes perverses. Son cœur ne peut plus lui mentir, lui qui a toujours su qu’il n’était pas sous la complète tutelle du seul maître qui l’ait créée. Quand l’amour factice se soumet aux soirs de beuveries inaltérables, apparaissent subitement, à la face des amoureux transis, les mots de ceux qui pensaient s’aimer, les mots qui ne sont jamais faits pour être effacés, toujours les mêmes, avec leurs sacrifices rangés, avec ce qui s’avère comme étant le plus sublime des artifices, et qui deviennent dans ce cas de dangereux explosifs. Les mots qui se démantèlent comme une lente déflagration, comme celle qui enveloppe les mots sourds et muets d'un jeune Cavalier de l’Enfer



***



Non, il n’y aura plus de bancs de neige devant ta porte, écrivain amenuisé par la détérioration de mes cafards hasardeux, il n’y aura plus de lendemains non plus, il n’y aura que des lents demain, des jours faits de si longues nuits que les blanches n’existeront plus, même l'hiver. Plus rien ne semblera exister, que la lumière qui fera éclore les saisons à venir, avec leurs mois, leurs jours, leurs heures, leurs minutes, leurs secondes, chaque seconde. Rien n’existera plus, que le plan rapetissé de nos univers en extension, que le vert de tes yeux pers, celui qui luit dans le plan méticuleux des pervers, le plan d’espoir planté dans le creux de ta terre, en plein centre de son jardin de verre, là où tu te seras toi-même enterré, forgé entre ses bras de fer...








Vos bouches tues et affalées sur chacune des pores de vos peaux, vos regards incrustés d’éclats de liberté qui font mal quand ils pénètrent la chair blanche et cadavérique de nos hivers sans fin…



***



Dans les yeux meurtris par autant de lumières, enlacés dans le maelström perpétuel de la frénésie folle, vous apprendrez que l’heure avait sonné le glas de l’Auteur, dans l’embrasure de son enfer orange brûlé qui était fait sur mesure pour lui et son décorum dévasté. Et même si la chair demeure fantomatique, elle goûtera quand même la chair…Sue la goûtera, et elle ne se sera jamais autant rassasiée d’Elle que par celle de l’Auteur qui l’avait créée, lui qui n’avait eu aucunement à le faire, mais qui l’avait pourtant fait…Maintenant que la marionnette est encore une fois réapparue dans le pays sage de ses fantaisies et qu’elle lui donne un peu de " fil " à retordre, il ferait mieux de la faire entrer par la porte barricadée de son imaginaire enneigé, afin qu’elle puisse à nouveau y escorter une partie de ses lecteurs givrés.



***


Comme le chantait si bien Melissa, " she can’t fake her love for you, now "; c’est ce qu’Elle a toujours voulu te faire savoir à toi et personne d'autre, Elle qui ne protège plus les jeunes chacals au pelage chamoisé, fantômes égarés entre les neiges désossées de Charlevoix et le sable brûlant de la Californie d'en bas...Personne d’autre, vraiment personne d’autre pour goûter à l'épaule de l'Auteur étêté...


Claude E. LaRousse
13 mars 2005









Lundi 15 septembre 2008
Les seize septembre  


 


Je reste auprès de ceux que j'aime.

Dorothée, le Magicien d'Oz




Des ombres planent, un homme sombre. Des ombres en feu, deux hommes en bleu. Un souvenir...en devenir...



Un jour s'éteint, une nuit revient...Une goutte de vin, une miette de pain, un film ancien, un air de rien...Un jour s'éteint, une nuit revient....Une nuit sans fin, un lendemain...
Dans le cou soyeux du Lapin, les doigts coupés d'une femme un peu folle. Sous le coup de minuit, en fumerolles, un vieux chérubin qui s'envole en l'air dans le dos de son petit b mol...

Du moyen mal de septembre le 16, ne reste plus que le bien fondé de sa parole...tendre. Pour l'ami qui écoute, pour celui qui envoûte. Pour les soirs d'arbre sans croissant de lune, dans les nuits de déroute, quand Rien ne va plus, quand Tout t'abandonne...



La noyade des sens-abri dans les piscines surchauffées des semi-fortunés. Les brumes d'un cauchemar abandonné dans leurs sanglots sans gloire...Les jeux sont faits: il faudra sauver l'eau du bain du bébé...avant le bébé.



1000 mots à l'heure pour le texte de l'Amateur. 1000 mots à l'Heure pour décrasser leurs moteurs, pour dégraisser leur Auteur, pour engraisser leur édite-heures......


Comme un gage stéréotypé de high fidélité, le bas bleu-té de cette page hantée: René Magritte, devant sa fenêtre, drapée de rêves...et de pièges. Les 16 septembre finissent toujours par se rassembler, n'est-ce pas Monsieur Brisebois ? ;-)




LE SEIZE SEPTEMBRE
René Magritte
1956



Mardi, 16 septembre 2008 
Dorothée





LE MAGICIEN D'OZ
Fernandez/Chauvel 
tome 1



 
Dorothée finira-t-elle par se réveiller un jour ?
Elle qui dort encore entre ses points suspensionnés..................
Elle qui condamne à peu près Tout pour Rien.
C'est ce que nous verrons dans le prochain épisode.
Si elle peut finir par cesser de rêver un peu...;-)
 

 
 
Mercredi, 17 septembre 2008
Francis en 1920 





LA FEUILLE DE VIGNE
Francis Picabia
1922
 
 



Notre tête est ronde pour permettre à la pensée de changer de direction.
Francis Picabia


Extrait de la revue La Pomme de pins
Février 1922




MANIFESTE CANNIBALE DADA



Vous êtes tous accusés, levez-vous.
L'orateur ne peut vous parler que si vous êtes debout.
Debout comme pour la Marseillaise,
debout comme pour l'hymne russe,
debout comme pour le God save the king,
debout comme devant le drapeau.
Enfin debout devant DADA qui représente la vie et
qui vous accuse de tout aimer par snobisme,
du moment que cela coûte cher.
Vous vous êtes tous rassis ?
Tant mieux, comme cela vous allez m'écouter avec
plus d'attention.
Que faites vous ici, parqués comme des huîtres
sérieuses
— car vous êtes sérieux n'est-ce pas ?
Sérieux, sérieux, sérieux jusqu'à la mort.
La mort est une chose sérieuse, hein ?
On meurt en héros, ou en idiot ce qui est même chose.
Le seul mot qui ne soit pas éphémère c'est le mot
mort.
Vous aimez la mort pour les autres.
A mort, à mort, à mort.
Il n'y a que l'argent qui ne meurt pas,
il part seulement en voyage.
C'est le Dieu, celui que l'on respecte, le personnage
sérieux
— argent respect des familles. Honneur, honneur à
l'argent: l'homme qui a de l'argent est un homme
honorable.
L'honneur s'achète et se vend comme le cul. Le cul,
le cul représente la vie comme les pommes frites,
et vous tous qui êtes sérieux, vous sentirez plus
mauvais que la merde de vache.
DADA lui ne sent rien, il n'est rien, rien, rien.
Il est comme vos espoirs: rien
comme vos paradis: rien
comme vos idoles: rien
comme vos hommes politiques: rien
comme vos héros: rien
comme vos artistes: rien
comme vos religions: rien
Sifflez, criez, cassez-moi la gueule et puis, et puis ?
Je vous dirai encore que vous êtes tous des poires.
Dans trois mois nous vous vendrons, mes amis et moi,
nos tableaux pour quelques francs.



Francis PICABIA
27 mars 1920
Théâtre de la Maison de l'Oeuvre, Paris







Mercredi, 17 septembre 2008 
Flair
 
 


L'Art harper ?
Le faire taire,
ou le laisser faire ?
C'est une question
de... flair.


elquidam


 
The Swamp's Song a dit:

flairer l'Erreur/sentir la Peur offrir des Fleurs/partir ailleurs...(encore une fois)
 
J'ai souvenance de m'être un jour promenée dans le haut d'une montagne, sur la cime que l'on appelle le Pain de Sucre. Nous étions allés camper en famille au Mont St-Hilaire, là où mon père jeune y avait vécu avec sa famille, dans le verger qu'ils avaient péniblement exploité durant quelques années...Dimanche dernier, lors de l'émission DÉCOUVERTES, on a parlé du Lac Hertel, un lac exceptionnel, le coeur diamant de la Montagne. Je ne me souviens pas d'avoir vu ce lac lors de notre promenade et je n'y suis jamais retournée depuis cette fin de semaine de ma petite enfance. Mais ce dont je me rappelle très bien était qu'il y avait un lac artificiel sur le terrain de camping, le propriétaire l'avait fait asphalter. Mais aussi, il y avait un ciel de cyan, peut-être pas tout le long du week-end, mais le dimanche, il l'était. Et mes deux frères, avec moi, toujours; eux que je ne vois plus que très rarement aujourd'hui....


Tu vois, mon cher Simon, LE Souvenir est encore là, il est demeuré frais et intact dans ma petite cervelle de quinquagénaire babyboomerisée, je lui maintenais bien comme il faut ses longs bras entre les câbles usés de ma moyenne mémoire. Sur le terrain de camping, il y avait aussi des enfants, beaucoup d'enfants, tellement d'enfants; c'était il y a longtemps...


Quelques fois, surtout par les soirs de risque de gel, j'aime imaginer l'Automne de Mortifer, celui qui rôde encore souvent dans les environs d'Ottoburn Park. Avec toutes ces feuilles en feu qui le regardent et le déroutent. Lui, avec les lueurs orangées de ses larmes épinglées dans le fond de ses yeux; Lui, avec tout le Blanc hiémal qui le recouvrira sous peu. Lui, maintenant....

Un beau jour, je l'espère bien, nous irons nous promener là-bas, nous irons l'escalader cette Montagne, nous ausculterons son grand cœur que nous sentirons battre à travers toutes ses coupures. Puis nous regarderons le soleil tomber dans l'eau de son lac ancestral; il y aura sûrement des guêpes et des taons, probablement des cigales et des grillons, mais aucune mante religieuse, aucune qui ne vienne troubler le calme sauvage de nos environs...







Simon a dit: 

Que ma présence se fasse sentir, ici, ce soir, à défaut d'ailleurs. Merci pour les lueurs. Reflet, réflexions, sur ce Lieu de mon Ascension, le Jour de ma Chute, et tout le Cœur de ce que j'ai été et donc suis encore.
Merci pour les pensées



The Swamp's Song a dit: 

Écrire POUR quelqu’un, à défaut d’écrire À quelqu’un, c’est là tout mon plaisir, ou ma douleur, (c’est toujours selon mes humeurs). Et malgré qu’il y ait encore un risque de gel cette nuit à Québec, les mots, ci-contre, ceux de l’Écrivant, apporteront calme et chaleur à ce jour septembryonnal...Merci de tout cœur, ami d’ailleurs.



 Frères, Sœur et Mère photographiés par Père
Cape Cod, 1964


***




FIN de AUTEL OO
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